Les Markis à Cayenne

Les îles du Salut

Petit coin de paradis aujourd'hui, les îles du Salut ne l'ont pas toujours été. Au début du XVIII ème siècle, les épidémies de fièvre jaune dues à l'insalubrité du climat guyanais, au manque de nourriture et d'eau potable, ainsi que les installations précaires et le manque d'organisation , avaient décimé la plus grande parties des colons d'origine française, convoyés en Guyane pour peupler le territoire. Les survivants, qui trouvèrent refuge sur ces îles au climat plus favorable et dépourvues de moustiques les rebaptisèrent les "îles du salut".

n 1850, la France décide d'assainir les ports de Brest, Rochefort et Toulon dont les pénitenciers étaient surpeuplés. De plus, l'abolition de l'esclavage met fin à une main d'oeuvre bon marché dans les colonies. En optant pour la déportation des condamnés en Guyane, le gouvernement pensait satisfaire les besoins de l'activité économique de la Guyane tout en oeuvrant à moyen terme, à sa colonisation. Cette idée de colonisation par les forçats s'achève rapidement, la IIIème république naissante instaure un régime très répressif à l'égard des malfaiteurs. A ce moment là il ne s'agit plus de coloniser un territoire grâce à la main d'oeuvre pénale, mais de punir et d'évincer du sol français les criminels jugés irrécupérables.

Les îles du Salut se compose de trois îles, l'île Royale, l'île St Joseph et l'île du Diable. Les îles sont vites surpeuplées, dés 1895 chacune des trois îles à sa fonction, l'île Royale est le domaine de l'administration et des condamnés du droit commun, les prisonniers politiques sont envoyés à l'île du Diable. Tandis que l'île St Joseph abrite les terribles cellules réservées aux récalcitrants de la soumission et aux récidivistes.

L'image de la Guyane en sera ternie pour des décennies.

Nous avons passé le week end sur l'île St Joseph, profité de la superbe plage, dormi en carbet dans nos hamacs et visité les ruines du bagne qui a été définitivement fermé en 1946. Aujourd'hui tout est envahi par la végétation cela donne une ambiance très particulière.

Ces cellules n'avaient pas de toits, les forçats n'avaient aucun abris pour se protéger des intempéries ni du soleil, l’espérance de vie dans le bagne de l'île St Joseph ne dépassait pas 3 ans.

Les prisonniers n'étaient pas les seuls résidents de l'île, il y avait aussi les gardiens et leurs familles ainsi que des prêtres et des religieuses, un cimetière leur est dédié.